La ferme de Salsas : un site exceptionnel

La ferme de Salsas est une ferme péri urbaine, située en bord de Saune et proche des voies cyclables et du réseau des transports en commun.

La ferme de Salsas est propriété de la commune qu’elle souhaite préserver pour un projet novateur. C’est dans le cadre de la protection de l’agriculture périurbaine que le projet de ferme productive et pédagogique de Salsas va voir le jour.

Sur le territoire national, le constat est récurrent depuis de nombreuses années : l’étalement urbain ne cesse de s’amplifier, au détriment des espaces agricoles et naturels périurbains, perturbant les équilibres écologiques et territoriaux.

Au sein de la communauté urbaine du Grand Toulouse, la ville de Quint-Fonsegrives met tout en oeuvre pour préserver ses espaces naturels et agricoles. Elle cultive son identité rurale, au sein de l’agglomération, au travers de plusieurs actions. C’est dans cet esprit qu’elle a acquis en 2008, la ferme de Salsas après que l’exploitant ait fait valoir ses droits à la retraite.

 

Un projet novateur !

L’objectif n’est pas de réaliser un musée mais au contraire de développer un projet agricole dynamique, en prise directe avec le territoire et ses filières économiques
La ferme de Salsas sera une unité de production agricole et mobilisera le réseau des acteurs locaux (collectivités, associations, marchés locaux, …).
Elle gardera une dimension environnementale avec sa spécificité liée à la présence de la jacinthe de Rome sur son territoire (espèce protégée au niveau national (arrêté du 20/01/82) et inscrite sur le Livre Rouge de la flore menacée de France comme « vulnérable »). Salsas développera une dimension agro-environnementale avec une agriculture biologique.
Enfin, enjeu de l’agriculture périurbaine, elle sera un lieu d’échange et un support pédagogique pour nos jeunes.

Le contexte agro-environnemental et paysager

La ferme de Salsas et ses 8,4 hectares présentent la particularité de constituer une entité paysagère préservée au sein de ce territoire en mutation (restructurations foncières liées au remembrement et au développement d’une urbanisation diffuse).
En ayant conservé son système traditionnel composé d’arbres-têtards, de haies, de prairies naturelles reposant sur un maillage de fossés, elle constitue un véritable témoignage d’une époque révolue basée sur une agriculture de subsistance associant polyculture et élevage. Gérées de manière traditionnelle et extensive, les prairies permanentes présentes sur le site ainsi que sur la rive opposée de la Saune ont permis le maintien d’une flore encore diversifiée et la présence de la jacinthe romaine.
En raison de son caractère paysager préservé et des enjeux environnementaux (prairies humides, flore protégée…), la vallée de la Saune bénéficie dans sa partie aval d’une protection au niveau de l’agglomération toulousaine en étant inscrite dans la trame verte du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale).

Un bâti très altéré à préserver

La ferme a été construite en terre crue alternée de briques cuites pour les encadrements. La construction présente de nombreux désordres liés à la structure des murs, aux tassements des fondations.
De nombreuses fissures sont apparentes sur la partie habitation. Au fil du temps, des hangars et une grange ont été rajoutés de façon hétéroclite à la construction principale.
Les principales dégradations sont dues à de nombreuses infiltrations d’eau liées au défaut d’étanchéité des tuiles, au faîtage dégradé et au vieillissement des bois de charpente.
Le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’environnement de la Haute-Garonne (CAUE) a été mandaté par la Communauté Urbaine du Grand Toulouse pour effectuer un état des lieux des bâtiments permettant d’identifier les caractéristiques du bâti, d’évaluer son état de conservation et son potentiel en matière d’aménagement. Dans un second temps, le CAUE proposera un aménagement compatible avec le schéma d’exploitation retenu.
Dans la phase préliminaire, des mesures de sauvegarde seront réalisées avec notamment la mise hors d’eau du bâtiment et la suppression d’éléments hétéroclites qui présentent un problème sérieux de sécurité.

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Une exploitation productive à vocation maraîchère

La société Solagro a été mandatée par la Communauté Urbaine du Grand Toulouse pour proposer des schémas d’exploitation adaptés au contexte environnemental et économique.
Après plusieurs mois d’étude (étude de sol, hygrométrie, des filières économiques, des faisabilités techniques liées aux normes sanitaires, aménagements requis, règles d’urbanisme…) et compte tenu de la présence de la jacinthe romaine, le modèle d’exploitation qui est le plus adapté au site est la polyculture élevage de type maraichère et fruitière en production bio ou conventionnelle. Il sera possible dans un second temps d’envisager une petite production avicole.
Les études ont intégré les débouchés vers les filières courtes de commercialisation : vente à la ferme, marchés de plein vent… mais également les restaurants scolaires. Sur les 4 hectares impactés par la jacinthe de Rome, le seul mode de gestion compatible avec cette espèce protégée est la fauche et la pâture (de fin juin à octobre). Dans la mesure où un troupeau ne peut séjourner à l’année sur la pâture, nous nous orientons vers un «service» de pâturages ovins, assuré par une association qui viendrait sur site avec quelques moutons certains mois de l’année. Ce service pourrait alors associer des animations d’éducation à l’environnement, avec comme support le troupeau de moutons, pour un public scolaire, le centre de loisirs ou le grand public.

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